La pollution de l’air intérieur
L’UFC-Que Choisir explique la pollution de l’air intérieur
Notre association a entrepris un vaste programme d’information de la population sur les risques pour la santé que présente la pollution de notre air intérieur. Agir contre la pollution dans nos habitations, l’UFC-Que Choisir en Pays de la Loire mène des actions de sensibilisation à la qualité de l’air intérieur auprès de différents publics, les professionnels de la petite enfance, les parents et futurs parents, les élèves aides-soignantes, les jeunes scolaires. Il s’agit de transmettre des messages de prévention simples, validés par les autorités sanitaires :
- Aérer son logement 15 minutes par jour,
- Éviter l’usage de produits toxiques, pour le ménage et les cosmétiques,
- Ecarter absolument l’emploi de désodorisants d’intérieur.
Les observations qui peuvent avoir un impact sur la qualité de l’air intérieur et la santé des personnes sont surtout la présence d’humidité et de moisissures, l’absence ou l’insuffisance de chauffage, la présence de produits toxiques, les nuisances d’animaux, une installation électrique ou de gaz défectueuse, un encombrement anormal de meubles ou de produits, des revêtements dangereux. Les principales solutions pour lutter contre la pollution de l’air intérieur, sont l’aération et le changement de produits ménagers :
- Une aération manuelle de 2 ou 3 fois 5 minutes par jour suffit, même lorsqu’il y a une ventilation mécanique contrôlée,
- Les nettoyants ménagers efficaces et sans danger sont des produits à composition simple, comme vinaigre blanc, savon noir, bicarbonate de soude. C’est encore mieux s’ils portent un label écologique (ECOLABEL, ECOCERT).
Ces mesures sont faciles et peu coûteuses, donc à la portée de tous. Il est important d’agir aussi sur d’autres leviers, pour améliorer le quotidien des usagers et les conditions de travail des professionnels.
L’UFC-Que Choisir invite les organismes d’aide et de soutien au domicile à travailler sur le cadre juridique de leurs interventions. Le but est d’inclure dans les règlements intérieurs et les contrats, la nécessité pour les personnels, d’intervenir dans un habitat sain, aéré et qui ne soit pas préjudiciable à leur santé.
Mieux informer les professionnels sur l’existence et le rôle du Conseiller Médical en Environnement, afin d’évaluer la qualité de l’air intérieur au domicile des particuliers et de conseiller les gestes et produits plus favorables pour leur santé.
Le repérage de l’habitat indigne fait également partie du programme de sensibilisation. Les services publics se mobilisent depuis plusieurs années (par exemple en Loire-Atlantique), dans une démarche proactive pour identifier les logements non conformes aux normes d’habitation élémentaires. Les déclarations d’insalubrité ont progressé ces dernières années. L’habitat indigne se définit comme un logement dont les caractéristiques peuvent raisonnablement comporter des risques pour la santé et la sécurité des occupants. Les professionnels intervenant au domicile sont les plus à même de repérer ces situations et de les signaler aux structures compétentes. C’est pourquoi les équipes de notre association insistent pour faire mieux connaître les critères de l’habitat indigne et les acteurs chargés d’y remédier. Une ambition pour tous… Depuis 2016, l’UFC-Que Choisir des Pays de la Loire a principalement travaillé dans les territoires de Saint-Nazaire, Guérande, Pontchâteau, auprès de plus de 200 personnes.
Notre objectif est double :
- D’une part, garantir une meilleure qualité de vie aux personnes âgées, qui vivent chez elles jusqu’à un âge avancé, souvent seules. Elles ont besoin de l’information nécessaire pour améliorer leur confort au quotidien.
- D’autre part, améliorer les conditions de travail difficiles des professionnels du domicile, acteurs essentiels pour l’accompagnement des personnes en situation de fragilité…
Perturbateurs endocriniens : une stratégie nationale ambitieuse ?
Bonne nouvelle ! Le gouvernement vient de publier son plan pour une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (PE) qui va dans le bon sens ! Après la polémique sur la définition bien timorée adoptée par les instances européennes des perturbateurs endocriniens, limitée aux produits phytosanitaires et biocides et excluant les PE « suspectés », la stratégie française est plus ambitieuse et entend généraliser à tous les domaines de la consommation une définition des perturbateurs endocriniens plus large et protectrice, incluant les PE « présumés » et « suspectés ».
L’agence de sécurité sanitaire française, l’ANSES, est quant à elle chargée de publier d’ici 2021, une liste officielle de perturbateurs endocriniens. Lourde charge… en espérant que l’Agence ne se contente pas de relire les seules études transmises par les fabricants eux-mêmes, avec le biais majeur que cela inclut, comme on l’a vu récemment avec le Glyphosate.
De même, doit être créé un site d’information grand public sur les perturbateurs endocriniens et plus largement les produits chimiques permettant une plus grande transparence et meilleure information des populations. Ces outils devraient aider les ONG comme l’UFC-Que Choisir à jouer leur rôle d’alerte et d’alarme des populations pour influer sur l’action des industriels et les inciter à substituer les perturbateurs endocriniens qu’ils utilisent. Une avancée donc… même si elle ne saurait remplacer un étiquetage sur les produits, complément très efficace en termes d’information des consommateurs que réclame l’UFC-Que Choisir…
Aussi, si je salue les grandes lignes de ce plan, je dois regretter qu’une des idées émises dans le cadre des Etats Généraux de l’Alimentation n’ait pas prospéré et que les recherches soient encore et toujours financées par les fonds publics… En effet, lors des EGA, l’idée avait été émise de créer un Fonds abondé par les professionnels en vue de permettre aux autorités de mener des recherches indépendantes….
De la même manière, il avait été proposé que les fabricants soient tenus de vérifier l’absence d’effet PE ou d’effet cocktail pour toutes les nouvelles molécules dont ils inondent chaque année le marché… Mais comme bon nombre d’autres idées, elles sont restées dans les placards des Ateliers.
Alors que cette stratégie nationale est soumise à consultation jusqu’au 8 février, nous n’allons pas manquer des suggérer des idées complémentaires… L’adage ne dit-il pas qu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule ?
Alain Bazot – Président de l’UFC – Que Choisir