Application QuelProduit de l’UFC-Que Choisir
La garantie de cosmétiques sans risques
Six ans après son lancement, l’UFC-Que Choisir tire un bilan particulièrement positif du volet cosmétique de son application gratuite QuelProduit. En effet, l’information donnée aux consommateurs sur le niveau de sécurité des cosmétiques a incité les fabricants à améliorer leurs formules, la proportion de produits contenant des substances dangereuses ou indésirables ayant été globalement divisée par trois.
Mais alors que l’on continue à dénombrer un grand nombre de produits peu sûrs dans trois familles de cosmétiques (crèmes solaires, rouges à lèvres et colorations capillaires), l’Association recommande plus que jamais aux consommateurs d’utiliser son application lors de leurs achats et presse la Commission Européenne d’interdire sans délais les substances les plus préoccupantes.
Lancé en 2018, le volet cosmétique de l’application QuelProduit compte désormais près de 200 000 références et couvre une large partie des produits commercialisés en France. Elle traduit les données scientifiques1 sur la dangerosité des ingrédients d’un cosmétique en un code coloriel permettant d’identifier en un clin d’œil le niveau de risque pour chaque profil type de consommateur : femmes enceintes/bébés, enfants et adolescents, ou adultes.
Au lancement de QuelProduit, près de la moitié (45,9 %) des références contenait un ou plusieurs ingrédients à risque pour les consommateurs. Six ans plus tard, cette proportion est tombée à 15 %. Mais cette amélioration n’est pas à mettre au crédit du cadre réglementaire qui reste foncièrement laxiste, puisque très peu de substances à risque ont vu leur utilisation restreinte ou interdite pendant cette période. En réalité, ce sont majoritairement les changements de formules opérés par les professionnels sous la pression des consommateurs qui en sont la cause. Par exemple, le lait hydratant Mixa intensif peaux sèches antidessèchement ne renferme plus de propylparaben, un conservateur encore autorisé bien qu’il soit suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Même chose pour le shampooing antipelliculaire Head & Shoulders 2-en-1 antidémangeaisons qui ne contient plus de MIT, un autre conservateur toujours permis dans les produits rincés, alors même qu’il est dangereusement allergisant.
En revanche, au rayon crèmes solaires, près d’un produit sur quatre est noté rouge ou orange, soit les plus mauvaises notes, notamment du fait de la présence encore trop répandue d’octocrylène. Ce filtre UV qui peut se dégrader en composé toxique, est trouvé par exemple dans le spray protecteur hydra 24’’ protect indice 30 de Garnier, dans la brume antibrillance Anthelios 50+ de La Roche Posay, dans l’émulsion protectrice visage toucher sec teinté indice 50’’ de Vichy Capital Soleil ou encore dans la crème Peaux réactives anti-rougeurs indice 50+ de Bioderma.
Au rayon rouges à lèvres, près d’une référence sur deux est mal notée. On relève en particulier la présence récurrente d’huiles minérales dans des produits de nombreuses marques : Yves Rocher, Sisley, Yves Saint Laurent, Séphora2… Or ces composés sont susceptibles d’être ingérés et de s’accumuler tout au long de la vie dans les ganglions lymphatiques ou le foie et de provoquer des réactions inflammatoires.
Mais ce sont les teintures capillaires qui sont les plus préoccupantes avec 2 produits sur 3 notés rouge ou orange. On trouve ainsi du résorcinol, une substance colorante fortement sensibilisante et soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien dans des produits des marques Schwarzkopf, L’Oréal ou Eugène Color3.
Avec « QuelProduit » la sécurité garantie dans la salle de bain
Depuis son lancement, QuelProduit propose des alternatives sûres pour toutes les familles de cosmétiques démontrant que l’argument des fabricants selon lequel ces substances indésirables seraient indispensables est faux. Certaines marques ont éliminé – ou quasiment – les molécules les plus à risques de leurs gammes de produits en les remplaçant par des composés non préoccupants. On peut citer notamment Naturé Moi pour les teintures capillaires ou Le Rouge Français pour les rouges à lèvres – tous deux utilisant des substances d’origine végétale – ou encore Avril qui utilise de la cire d’abeille. Mais la plupart des fabricants continuant à proposer aussi bien des produits indemnes de substances à risque que des produits mal notés, il est toujours aussi important pour les consommateurs de se renseigner sur le niveau de risque des produits avant de les acheter.
Au vu de la présence encore très préoccupante de composés indésirables au rayon cosmétiques, l’UFC-Que Choisir :
– Presse les autorités de l’Union et les candidats aux prochaines élections européennes de
s’engager à interdire sans délais les substances les plus à risques ;
– Invite les consommateurs à télécharger l’application gratuite « QuelProduit » et à l’utiliser pour
faire la chasse aux ingrédients indésirables.